Anatomie
Le Crâne
Par rapport au modèle mammalien et comme chez tous les Cétacés, on observe un télescopage des structures de la boîte crânienne : le crâne est haut, large et court; ce raccourcissement est dû non tant à la réduction rostro-caudale des os (pariétal exclus mais plutôt au glissementdes os les uns sur les autres.
Cela aboutit à un étirement de la région préorbitaire et à une compression de la région post-orbitaire.

Maxillaire, os incisif et vomer subissent un allongement rostro-caudal considérable, et recouvrent les frontaux.
L’embryon, même âgé, possède un crâne construit comme celui d’un mammifère euthérien terrestre, le télescopage se produit tardivement sous l’effet d’ une croissance inégale des divers os.

Les cavités nasales demeurent en situation caudale, près du crâne.

En rapport avec l’atrophie du sens olfactif, on constate la réduction de l’ethmoïde, les lames papyracées disparaissent, la lame criblée perd ses perforations nerveuses et devient une lame osseuse solide formant la paroi rostrale de la boîte crânienne.
L’espace libéré en avant du crâne est occupé par le melon qui repose sur le maxillaire et l’os incisif.
Les deux mandibules sont à peu près rectilignes, comprimées transversalement et soudées pour ne former qu’un seul os.

Chaque demi-mâchoire porte 10 à 14 dents coniques (40 à 58 dents au total).
Chacune a un diamètre de 2,5 cm et une hauteur totale de 7,6 cm, elles sont toutes semblables : les orques (Odontocètes) sont des homéodontes et des haplodontes (dents simples monophysaires, coniques, uniradiculées).

Ils sont également monophyodontes: leurs dents définitives font éruption au bout de quelques mois, il n’y a pas de dents déciduales.
Elles apparaissent, après usure, comprimées dans le sens transversal.
Lorsque la bouche est fermée, les dents de la mâchoire inférieure sont parfaitement intercalées entre celles de la mâchoire supérieure.
L’abrasion excessive des dents entraîne des abcès de la pulpe et des périodontites (Malkin et Leatherwod, 1986).

Le dépôt périodique d’une couche de dentine permet, à partir du moment où l’on connaît la période de dépôt, de déterminer avec précision l’âge d’un odontocète.
Malheureusement cette période est inconnue chez l’orque.
Le squelette axial
La colonne vertébrale comporte typiquement 7 vertèbres cervicales, les 3 ou 4 premières étant soudées.

La dent de l’axis est courte, mousse et les surfaces articulaires entre atlas et axis sont aplaties ainsi que les deux condyles occipitaux qui entrent dans l’atlas.
La formule vertébrale est variable ; on retiendra donc, en général :
7C+(11-12)Th+(9-13)L+(19-25)Cd...en tout de 46 à 54 vertèbres.

Les processus articulaires sont très réduits.
L’union des vertèbres est assurée par les disques intervertébraux, ce qui confère une grande élasticité à la colonne vertébrale.
Le sacrum n’existe plus, les vertèbres sacrées sont mobiles et quasiment identiques aux lombaires ou aux caudales, c’ est la formation d’ une “ queue” à fonction locomotrice.

Les vertèbres caudales ne sont alors plus atrophiées comme chez les autres mammifères, elles ont acquis un corps vertébral puissant et des processus transverses et épineux forts et aplatis greffés sur l’arc vertébral ; on remarque aussi la présence d’ un arc hémal ventral.
Les processus articulaires sont orientés sagittalement, autorisant des mouvements essentiellement verticaux du tronc.

La formation de la nageoire caudale a aussi amené quelques modifications des vertèbres thoraciques et sacrées, lesquelles ont augmenté de taille et donnent insertion à divers muscles caudaux puissants.
Du fait de la disparition du bassin et des membres pelviens, la courbe de la colonne est régulière du crâne à la queue.
Le torax
On compte chez l’orque 9 à 13 paires de côtes dont 5 à 6 paires de côtes « vraies » reliées au sternum. Le sternum est formé de 2 à 4 sternèbres qui se soudent avec l’âge.
Le squelette appendiculaire
La ceinture scapulaire, dépourvue de clavicule, est réduite à une très large scapula aplatie en éventail, avec un acromion et un processus coracoïde très développés.

Les nageoires pectorales présentent la même structure typique du membre chiridien des vertébrés tétrapodes :
- l’humérus est court, robuste
- le radius et l’ulna sont relativement courts, épais, mais non soudés.

Ils sont simples (pas de relief, pas de sillon) et sont situés dans un même plan .
- la main forme un ensemble élargi, allongé, constitué d’un massif carpien à 5 os, de 5 métacarpiens ensuite, chacun supportant un doigt.
L’hyperphalangie est de règle sur les doigts 2 et 3.
La formule phalangienne est la suivante:
I 1-2
II 5-7
III 3-5
IV 2-4
V 1-3
Etant donné l’épais tissu fibreux qui entoure les nageoires , il n’y a pas de possibilité de mouvement entre tous les os du membre. L’articulation la plus mobile est l’articulation scapulo-humérale.
La main est en légère supination, son bord antérieur incliné vers le bas et elle est dépourvue de phanères .

→ le membre pelvien est vestigial. Les deux coxaux sont chacun réduits à un os allongé, aplati et légèrement incurvé : l’os pelvien ou abdominal.
Ces deux tiges osseuses sont enfouies dans les masses musculaires et sont indépendantes de la colonne vertébrale. S’y insèrent les corps caverneux du pénis et les muscles ischio-caverneux chez le mâle.